29ème jour de Messidor

Jour du Blé. 17 juillet.

« Blé » est un terme générique qui désigne plusieurs céréales appartenant au genre Triticum. Ce sont des plantes annuelles de la famille des graminées, cultivées dans de très nombreux pays. Le mot « blé » désigne également le « grain » (caryopse) produit par ces plantes.

Le blé fait partie des trois grandes céréales avec le maïs et le riz. C’est la troisième par l’importance de la récolte mondiale et, avec le riz, la plus consommée par l’homme.

Le blé est un composant central de l’alimentation humaine.

Sa consommation remonte à la plus haute Antiquité.

Le substantif masculin « blé » est issu de l’ancien bas francique blād (« produit de la terre »).

L’arrivée du blé en France remonte probablement au Ve millénaire av. J.-C.

Au Moyen Âge et à la Renaissance, le mot bleds, le plus souvent au pluriel, et sous diverses orthographes, désignait les cultures annuelles et les terres labourées qui les portent — catégorie placée sur le même plan que les prés, les vignes, les vergers, les bois et les « eaux ».

Ces blés (terres labourées) sont ainsi nommés parce qu’ils portent des blés (plantes cultivées), dont les expressions fréquentes « tutz manere de blez » « toutes sortes de bleds » ou « de tout autre bled, mesme des legumes » disent nombreuses les espèces qui entrent sous ce vocable : froment, seigle, orge, avoine, pois, fèves…

Blé désignait en fait alors toute plante cultivée donnant des graines pouvant être réduites en farine utilisable en alimentation humaine.

Le nom de genre scientifique Triticum dérive du latin tritus, broiement, frottement, car le blé est destiné à la mouture.

Les premières cultures furent à l’origine de bouleversements majeurs pour les sociétés humaines avec la néolithisation. En effet, l’homme sachant produire sa propre nourriture, sa survie devenait moins dépendante de son environnement. L’agriculture marque aussi le début du commerce et de la sédentarisation.

Dans un premier temps, le blé semble avoir été consommé cru puis grillé ou cuit sous forme de bouillie puis de galettes sèches (pains peu ou pas levés) élaborées à partir des grains simplement broyés entre deux pierres (voir carpologie). Le blé s’impose par la suite comme l’aliment essentiel de la civilisation occidentale sous forme d’aliments variés : pain, semoule, pâtes, biscuits…

La culture du blé s’est imposée en raison de la facilité de culture, mais aussi parce que l’essentiel des progrès agricoles a été expérimenté sur lui. Les instruments aratoires simples ont été remplacés par du matériel de plus en plus perfectionné :

Le bâton à fouir néolithique : pieu qu’on enfonce dans le sol pour l’ameublir ;

La houe, d’abord avec une tête de pierre puis de métal ;

L’araire, tiré tout d’abord par l’homme ou la femme puis par les animaux de trait, ameublissait la terre avant le semis fait à la main ;

La charrue retourne la terre et nécessite une traction animale ;

La faucille utilisée il y a quelque 12 000 ans dans le Croissant fertile permettait de couper le blé mûr à la main ;

Des machines à récolter sont apparues chez les Celtes en Gaule. L’Empire romain en perd l’usage, elles sont redécouvertes puis encore perdues au haut Moyen Âge ;

La faux est ensuite utilisée à la fin du Moyen Âge ;

Le battage, effectué tout d’abord au fléau ou à la planche à dépiquer ;

Le van, ustensile qui permet de séparer la balle du grain en secouant la récolte au vent et plus tard le tarare qui utilise un courant d’air forcé.

Au Moyen Âge, les fermiers des campagnes à blé européennes utilisaient la charrue à roue et le cheval. Les pays à seigle en restaient à l’araire et aux bovins. Le semoir mécanique et la moissonneuse-batteuse ont été mis au point dans les régions à blé d’Europe et d’Amérique du Nord. Le blé est également le premier à bénéficier de l’usage des amendements (comme dans l’Est de la France) et des engrais chimiques. La sélection des semences permet de meilleurs rendements. Pendant plusieurs millénaires, le blé n’est cultivé qu’en faibles quantités et avec de très bas rendements.

Au Moyen Âge et jusque vers 1700, il fallait en moyenne plus de trois heures de travail pour obtenir un kilogramme de blé ; les autres céréales constituaient alors la nourriture de base, le blé étant trop cher. C’était le méteil qui servait d’aliment aux Français les plus pauvres (90 % de la population) car il fallait en moyenne deux heures de travail seulement pour un kilogramme de méteil. Dès que les conditions climatiques étaient mauvaises, c’était la famine ; les dernières famines en France datent de la fin du XVIIe siècle, jusqu’en 1709. Alors le prix du blé atteignait le salaire de six à huit heures de travail le kilogramme.

On voit le prix du blé diminuer progressivement au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

Au cours du XXe siècle, les progrès de la technologie permettent d’augmenter formidablement la production céréalière.

Le blé est introduit au Nouveau Monde par un compagnon, Juan Garrido, qui, en ayant trouvé trois graines dans un sac de riz, les plante en 1523 dans sa propriété de Coyoacán à proximité de Mexico.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, l’agriculture s’est mécanisée et rationalisée. Les machines agricoles, mises en œuvre et tirées au départ par des chevaux puis parfois par des locomobiles et enfin, par des moteurs et des tracteurs, se sont multipliées en particulier dans les pays développés. Depuis 1950, les récoltes de blé s’effectuent avec des moissonneuses-batteuses qui moissonnent et battent les céréales en une seule opération. De même, des engins agricoles spécialisés existent pour la fumure, le labour, la préparation du sol, les semis et les traitements.

Effets du réchauffement climatique :

Le réchauffement de la planète entraîne une accumulation de périodes sèches et chaudes et donc une augmentation des fluctuations des rendements de la production de blé. Sur la base d’essais au champ, on peut estimer que la quantité de blé produite dans le monde va diminuer de 6% par degré Celsius d’augmentation de la température.

Cela entraîne la nécessité de passer à des variétés de blé plus résistantes à la sécheresse.

L’origine du blé.

Le blé moderne est le résultat d’une construction génétique unique : il contient le génome complet de trois espèces différentes, les chromosomes de ces espèces ne se mélangeant pas.

On ne sait pas exactement comment la sélection a commencé à se faire au néolithique précéramique du Proche-Orient. Il est possible que des épis inhabituellement gros soient spontanément apparus après des accidents de fécondation de l’ancêtre du blé, qu’ils aient été semés et qu’ainsi, par sélection massale, des blés de plus en plus productifs aient été obtenus.

Les blés sont des plantes herbacées annuelles, monocotylédones, à feuilles alternes, formées d’un chaume portant un épi constitué de deux rangées d’épillets sessiles et aplatis.

Les fleurs sont nombreuses, petites et peu visibles car achlamydes. Elles sont groupées en épis situés à l’extrémité des chaumes.

Les tiges sont des chaumes, cylindriques, souvent creux par résorption de la moelle centrale. Ils se présentent comme des tubes cannelés avec de longs et nombreux faisceaux conducteurs de sève. Ces faisceaux sont régulièrement entrecroisés et renferment des fibres à parois épaisses, assurant la solidité de la structure. Les chaumes sont interrompus par des nœuds qui sont une succession de zones d’où émerge une longue feuille, qui engaine d’abord la tige puis s’allonge en un limbe étroit à nervures parallèles.

L’épi de blé est formé de deux rangées d’épillets situés de part et d’autre de l’axe. Un épillet regroupe trois fleurs à l’intérieur de deux glumes. Chaque fleur est dépourvue de pétales, et est entourée de deux glumelles (pièces écailleuses non colorées). Elle contient trois étamines (pièces mâles), un ovaire surmonté de deux styles plumeux (les pièces femelles). La fleur du blé est dite cléistogame, c’est-à-dire que le pollen est relâché le plus souvent avant que les étamines ne sortent de la fleur. Il s’attache alors au stigmate, où peut se produire la fécondation.

Le blé est une plante presque strictement autogame.

A cause du caractère cléistogame de la fleur, l’autofécondation est le mode de reproduction le plus fréquent chez les blés.

Après fécondation, l’ovaire donnera le grain de blé. Dans le cas du blé, le grain est à la fois le fruit et la graine. En effet, les enveloppes du fruit sont soudées à celles de la graine. On appelle ce type de fruit un caryopse.

Au moment du battage, les glumes et les glumelles sont perdues. Ses réserves sont contenues dans l’albumen (on dit que la graine est albuminée), composé à 70 % d’amidon et 15 % de gluten (une protéine). L’embryon n’a qu’un cotylédon (le blé est une plante monocotylédone).

La paille, sous-produit agricole, peut être récoltée. Les principaux usages sont : la litière pour le bétail (bovins, porcins, ovins et équins), qui forme ainsi la base du fumier utilisé comme fertilisant et amendement organiques des sols ; le fourrage pour les ruminants dans un cadre spécifique (en cas de nécessité) et, pratique en renouveau, de matériau pour la construction des bâtiments agricoles ou de véritables maisons. Le torchis peut inclure de la paille.

Dans la peinture

Le thème du champ de blé est utilisé dans le domaine de la peinture, notamment par Vincent van Gogh, dont le champ vu de sa fenêtre lui inspire plusieurs tableaux.

Date de dernière mise à jour : 18/07/2023