27ème jour de Messidor

Jour de l'Ail. 15 juillet.

L’ail (pluriel : ails ou aulx), ail commun ou ail cultivé (Allium sativum) est une espèce de plantes potagères vivaces monocotylédones dont les bulbes, à l’odeur et au goût forts, sont souvent employés comme condiment en cuisine.

La tête d’ail se compose de plusieurs caïeux (ou cayeux, ou gousses).

La fleur d’ail est aussi consommée.

Originaire d’Asie centrale, il aurait été utilisé depuis 5 000 ans en région méditerranéenne, en particulier en Égypte. Il est aujourd’hui toujours très apprécié dans de nombreuses régions pour ses qualités gustatives et médicinales.

Plante herbacée, bulbeuse et vivace assez grande à nombreuses feuilles engainant le bas de la tige. Elle mesure 50 à 120 cm de hauteur.

L’inflorescence est rare chez beaucoup de cultivars et n’apparaît qu’occasionnellement en cas de stress. Elle est enveloppée d’une spathe en une seule pièce tombant assez rapidement. Les fleurs sont groupées en ombelles. Assez peu nombreuses, elles sont de couleur blanche ou rose et s’épanouissent en été.

Le fruit est une capsule à trois loges, mais celle-ci est très rarement produite et la hampe florale donne plus souvent naissance à des bulbilles florales sauf pour les cultivars originaires d’Asie centrale et du Caucase qui sont proches du type sauvage.

L’ail d’automne est planté de septembre à novembre, c’est un ail blanc ou violet qui est souvent plus précoce.

L’ail de printemps est planté entre décembre et janvier avec un décalage d’un mois selon les variétés et le climat.

Chacun des groupes comporte ses propres cultivars, en grande partie cultivés dans les régions d’Europe méridionale.

Actuellement près de 130 cultivars sont inscrits au Catalogue européen des espèces et variétés et près de 40 au Catalogue officiel français.

La plante donne en moyenne par distillation 0,25 % d’huile essentielle.

Toutefois sous la forme concentrée de l’huile essentielle distillée, le produit peut facilement devenir toxique et fortement allergène, par ingestion d’une quantité voisine du gramme. Des allergies peuvent cependant se développer avec au fil des années par des contacts sans protection, répétés et fréquents avec l’ail frais.

La cuisson de l’ail ôte la plus grande partie de sa toxicité allergène (mais ne le rend pas plus digeste pour ceux qui ont du mal à métaboliser ses composés organosoufrés trop concentrés). Cependant, la préparation initiale en écrasant la gousse d’ail fraîche (plus facile à réaliser en ôtant le germe central un peu trop ligneux, ce qui ne réduit pratiquement pas la quantité d’organosoufrés encore présents dans la gousse) et en laissant la purée d’ail s’oxyder à l’air pendant 15 minutes avant consommation.

Il est utilisé depuis 5 000 ans. Il figure dans la plus ancienne recette de cuisine, originaire de Mésopotamie, qui soit parvenue à l’époque contemporaine. On a retrouvé des gousses d’ail en argile datant de 3 750 ans av. J.-C. Il était largement cultivé en Égypte. Hérodote rapporte que le premier conflit social connu de l’histoire de l’humanité fut provoqué par la ration d’ail supprimée aux ouvriers égyptiens construisant la pyramide de Cheops.

Le papyrus Ebers mentionne l’ail à 22 reprises pour différentes affections.

Les Grecs et les Romains lui prêtaient un pouvoir fortifiant et le donnaient à manger à leurs soldats en campagne. Les athlètes grecs en consommaient de grandes quantités, pour son pouvoir fortifiant (les propriétés de vasodilatation, de broncho-dilatation de l’ail revêtent effectivement un intérêt évident pour améliorer les performances sportives). Dans l’Odyssée, Hermès en donne à Ulysse qui l’utilise comme antidote pour ne pas être changé en pourceau par Circé. Dans son Ploutos, Aristophane raconte, pour faire rire le public, que l’ail pouvait être utilisé par certains masochistes de la manière suivante :

« Nous ne nous torchons plus avec des cailloux : / par raffinement nous n’utilisons plus que des têtes d’ail ! »

Après avoir fui l’Égypte, une partie des Hébreux regrette l’alimentation du temps de l’esclavage. Au nombre des denrées citées apparaît l’ail :

« […] et même les enfants d’Israël recommencèrent à pleurer et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger ? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Égypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx. »

Tout le monde connaît l’odeur de l’ail, excepté celui qui en a mangé et qui ne se doute pas pourquoi chacun se détourne à son approche. Athénée raconte que ceux qui mangeaient de l’ail n’entraient point dans les temples consacrés à Cybèle.

Virgile en parle comme d’une plante utile aux moissonneurs pour augmenter leurs forces dans les grandes chaleurs, et le poète Macer, pour les empêcher de s’endormir dans la crainte des serpents.

Les Égyptiens l’adoraient, les Grecs, au contraire, le détestaient, les Romains en mangeaient avec plaisir. Horace qui, le jour même de son arrivée à Rome, avait pris une indigestion d’une tête de mouton à l’ail, l’avait en horreur.

Alphonse, roi de Castille, l’avait en si grande aversion, qu’en 1330 il institua un ordre dont les statuts portaient que ceux des chevaliers qui auraient mangé de l’ail ou de l’oignon ne pourraient paraître à la cour ni communiquer avec les autres chevaliers, au moins pendant un mois.

« La cuisine provençale est basée sur l’ail. L’air, en Provence, est imprégné d’un parfum d’ail qui le rend très sain à respirer : il entre pour principal condiment dans la bouillabaisse et dans les principales sauces. On en fait, écrasé avec de l’huile, une espèce de mayonnaise que l’on mange avec du poisson et des escargots. Le déjeuner des Provençaux des classes inférieures, se compose souvent d’un croûton de pain, arrosé d’huile et frotté d’ail. » Alexandre Dumas, Grand Dictionnaire de cuisine.

« Les Anciens tenaient l’ail en haute estime ; Hippocrate le classait parmi les médicaments sudorifiques, assurant que l’ail était « chaud, laxatif, et diurétique ». Grâce aux croisés, qui contribuèrent à le diffuser en Europe, l’ail ne tarda pas à faire figure de panacée, même contre la peste et les possessions démoniaques.

L’une des sauces médiévales les plus employées était la « sauce d’aulx », où l’ail pilé s’alliait au persil et à l’oseille, pour accompagner les poissons, ou au vinaigre et à la mie de pain, pour les grillades. »

Il fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou début du IXe siècle).

Il semblerait que ce soit Christophe Colomb qui ait introduit l’ail aux Amériques, en important des gousses d’ail à Saint-Domingue d’où la plante aurait été diffusée sur les continents américains.

Il est maintenant cultivé dans le monde entier sous presque tous les climats sauf polaire.

Culture :

La plante aime les sols légers, profonds, riches en éléments nutritifs anciens et bien drainés. Les bulbes d’ail pourrissent dans les sols lourds et glaiseux, surtout s’ils restent humides. Il ne faut pas cultiver dans les sols organiques ni utiliser de fumiers frais, cela les fait pourrir.

Les différents caïeux sont séparés des bulbes et sont enfouis tête en haut visible à 2-3 cm de profondeur. Les plants sont espacés de 10 à 15 cm sur les lignes qui sont elles-mêmes séparées de 25 à 30 cm.

En plus du caïeu, la tige et la fleur sont consommées cuites à la vapeur, grillées ou coupées finement et sautées. Ils sont utilisés dans de nombreuses recettes et servent notamment à la préparation du beurre à l’ail et du pesto.

Quelques recettes provençales :

L’aïoli ;

L’aigo boulido ;

La rouille (cuisine).

L’aillet :

L’aillet ou ail vert est une jeune pousse d’ail d’environ trois mois et 20 cm de haut, qui n’a pas encore formé ses gousses et ne se trouve donc qu’au printemps. On en utilise le fût et les feuilles. Découpé en fines rondelles, on l’utilise pour parfumer les salades, vertes ou composées et les omelettes. Sa saveur est assez prononcée et se rapproche de celle de l’ail. Il peut être également utilisé en cuisson, dans des plats de printemps, avec des légumes nouveaux. Il se congèle bien.

L’aillet est surtout apprécié en France du Poitou-Charentes au Languedoc. Pour les amateurs, c’est un ingrédient indispensable pour la cuisson du chevreau, apprécié lui aussi à la période de Pâques.

Sur la base de cinq études une synthèse statistique internationale estime qu’il existe suffisamment de preuves pour affirmer que la consommation régulière d’une gousse d’ail (3 g) par jour réduirait de moitié le risque de cancer de l’estomac, du colon et du rectum.

En France, de nombreuses villes et villages se donnent volontiers le titre de « capitale de l’ail » comme le village de Piolenc qui est la capitale de l’ail provençal (festival de l’ail, chaque année le dernier week-end d’août).

Étymologie :

« Ail (XIIIe siècle), d’abord al (XIIe siècle), est issu du latin allium.

La forme classique en latin est alium, mot probablement autochtone (italique).

Une autre source propose une étymologie assez confuse : il proviendrait du latin « olere » (sentir) – pour des raisons évidentes, ou du grec « hallesthai » (surgir) – compte-tenu de sa rapidité de croissance, ou du celtique « all » (brûlant, âcre) – compte-tenu de sa saveur, hypothèse la plus vraisemblable.

Le nom français des plantes de ce genre donne au pluriel « ails » pour les botanistes, « aulx » pour les négociants.

Ail possède donc deux pluriels. Le plus ancien, « des aulx », a tendance à disparaître. On utilise plus fréquemment la forme botanique « des ails » mais les deux formes sont correctes.

Croyances :

Pline nota que l’ail éloignait les serpents ainsi que la folie.

En Sibérie, selon les croyances des Bouriates, l’approche des âmes des femmes mortes en couches, et qui reviennent la nuit persécuter les vivants, se reconnaît à l’odeur d’ail qu’elles répandent.

Les Bataks de Bornéo accordent à l’ail le pouvoir de retrouver les âmes perdues.

C’est parce que l’ail protégerait du mauvais œil que l’on retrouve en Sicile, en Italie ainsi qu’en Grèce et en Inde, des bouquets de têtes d’ail attachés avec de la laine rouge.

En Grèce le simple fait de prononcer le mot « ail » (en grec moderne le mot : skordo) conjure les mauvais sorts.

Les bergers des Carpates, avant de traire pour la première fois leurs brebis, se frottent les mains avec de l’ail béni, afin de protéger le troupeau contre les morsures de serpents.

Dans les pays catalans, l’ail protège du mauvais œil. En Roussillon, on faisait porter un collier d’ail aux enfants pour les délivrer des sorts qu’ils avaient reçus. Ce même collier, confectionné à partir de sept gousses cueillies un samedi et assemblées sur une corde de chanvre, pouvait être porté par une personne sept samedis d’affilée pour éloigner les êtres maléfiques.

De même, on frottait à l’ail les pieds du cochon dont on venait de faire l’acquisition avant de le faire entrer dans la porcherie à reculons. Enfin, frotter les branches d’un arbre fruitier avec de l’ail permettait d’éloigner les oiseaux.

À Rome, l’entrée du temple de Cybèle était interdite à ceux qui venaient de consommer de l’ail. Comme il entrait dans la nourriture ordinaire des soldats romains, l’ail est devenu le symbole de la vie militaire.

Au Moyen Âge, les enfants portaient des tresses d’ail au cou pour se protéger des sorcières.

D’anciennes superstitions de marins veulent que l’ail éloigne la malchance, les tempêtes et les monstres marins : c’est pourquoi on ne devrait jamais manquer d’en avoir à bord.

L’ail a enfin la réputation légendaire de repousser les vampires, les zombies, voire le diable. La légende de l’ail « anti-vampires » y prendrait ses origines à moins qu’elle ne vienne de l’habitude — encore en vigueur — de donner de l’ail aux chevaux pour éviter les piqures de tiques.

Adages poétiques :

‘’Le mortier sent toujours les aulx’’ signifie que l’on conserve les habitudes de son milieu d’origine. Cet adage existe depuis le XIIIe siècle.