26ème jour de Messidor

Jour de la Sauge. 14 juillet.

Les sauges forment le genre Salvia. Ce sont des plantes de la famille des Lamiacées qui comprend plus de 900 espèces, annuelles, bisannuelles, vivaces ou arbustives. Une dizaine de sauges sont indigènes en Europe, par exemple la sauge des prés.

Les sauges étaient considérées au Moyen Âge comme une panacée, certaines espèces possédant de nombreuses vertus médicinales. Deux d’entre elles étaient particulièrement utilisées pour leurs sommités fleuries et leurs feuilles, la sauge sclarée (Salvia sclarea) et la sauge officinale (Salvia officinalis), avec lesquelles on faisait des infusions et des décoctions.

On la retrouve dans toutes les zones tempérées, sur des sols bien drainés et des sites bien ensoleillés.

Certaines espèces de sauges, en particulier Salvia divinorum (la « sauge divinatoire », connue localement sous des noms divers, possèdent des propriétés hallucinogènes, et sont encore employées dans les rites chamaniques de purification contre les nuisances occultes dans certaines tribus amérindiennes ou comme psychotropes.

La sauge est aussi employée comme herbe aromatique dans des préparations comme l’aiga bolhida par exemple.

Son goût est puissant, légèrement amer et camphré. Elle se marie bien avec le porc (arista, carré de porc rôti), le veau (saltimbocca) et les plats à base de volaille — poulet, dinde, canard — mais aussi avec des pommes de terre et autres féculents.

Elle s’utilise aussi en naturopathie pour ses propriétés médicinales.

Certaines espèces sont purement ornementales.

Propriétés médicinales :

Antiseptique, antispasmodique, antisudorifique, apéritive, bactéricide, calmante, céphalique, coronarienne, digestive, énergétique, enraye la montée de lait, diurétique léger, emménagogue, fébrifuge, laxative, fluidifiant sanguin, stimule la mémoire, tonique.

Le sauge est une des plantes médicinales de l’Antiquité et du Moyen Âge. Au XVIe siècle, le botaniste Jacob Tabernae-Montanus écrit que les femmes égyptiennes avaient l’habitude de boire du jus de sauge pour accroître leur fertilité, régulariser leurs cycles menstruels et faciliter leurs grossesses.

Les Grecs appréciaient ses propriétés digestives et antiseptiques.

Les Romains et les Arabes l’employaient communément comme tonique et en compresse contre les morsures de serpent.

Elle faisait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis.

Cette herbe royale se répandit dans toute l’Europe du Nord et de l’Est grâce aux Bénédictins qui la cultivaient dans les jardins des monastères.

Reconnue par les Chinois qui commerçaient avec les Hollandais au XVIIe siècle, ils n’hésitaient pas à échanger leurs feuilles de thé les plus précieuses contre des feuilles de sauge.

Louis XIV en avait même fait sa tisane d’élection et en servait à tout propos.

À la même époque, la sauge officinale fut acclimatée en Amérique où elle devint l’herbe aromatique la plus populaire jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Au XVIIIe siècle, on roule les feuilles de sauge comme des cigarettes. Tous les asthmatiques se mettaient à fumer de la sauge dès l’apparition du premier pollen printanier.

La plante était associée à l’immortalité et à la longévité.

« Qui a de la sauge dans son jardin, n’a pas besoin d’un médecin » (dicton provençal).

À l’époque préhispanique, les Aztèques (et avant eux, les Mayas) ont cultivé une variété locale de sauge, le « chia » (Salvia hispanica), qui a donné son nom à l’État mexicain du Chiapas ; les graines de chia constituaient alors la troisième source alimentaire végétale après les variétés de maïs et de blé. La culture de chia a ensuite presque disparu pour ne subsister qu’à l’état sauvage. On redécouvre aujourd’hui ses vertus en matière de nutrition, car sa petite graine ovale ou ronde (d’environ 1 mm de diamètre), généralement grise, mêlée de taches noires ou blanches, et qu’on peut consommer de la même façon que le riz ou la semoule de blé, est très riche en acides gras polyinsaturés et pratiquement exempte de tout composé toxique (notamment, absence de ricine et produits similaires) ou phyto-hormonal.

Aujourd’hui à nouveau cultivée en Amérique centrale et dans le sud des États-Unis, la graine de chia est une source alternative d’oméga-3, préférable au soja ou même à la graine de lin qui font l’objet de surveillance de la part des autorités sanitaires à cause de leur trop fort apport en flavonoïdes actifs ou aux huiles de poisson.

Confusion :

Le Phlomis fruticosa ( en photo) est souvent nommé « sauge de Jérusalem », mais ne fait pas partie du genre Salvia, malgré son aspect visuel comparable, surtout au niveau des feuilles. Il est simplement membre des Lamiaceae. De même, le Teucrium scorodonia est appelé sauge des bois. En anglais « sagebrush » (de l’anglais : sage, sauge) désigne différentes espèces d’armoise.