22ème jour de Messidor

Jour du Cumin. 10 juillet.

Le cumin (Cuminum cyminum) est une plante herbacée annuelle de la famille des Apiacées (Ombellifères), comme le persil.

Le cumin est originaire du Proche-Orient. Il est parfois confondu avec une autre épice, le curcuma.

D’autres plantes sont appelées « cumins » : le cumin des prés (carvi) et le cumin noir.

Plante annuelle de 30 cm avec feuilles filiformes.

La récolte des graines se fait lorsque les cosses sont brunes.

Caractéristiques du fruit :

Longueur de 3-6 mm

Le motif sur le fruit contient neuf ridules et canaux à huile, avec une touffe de poil et de forme oblongue avec des extrémités allongées.

Couleur : brun-jaune

On peut trouver le cumin en Afrique du Nord, au Moyen-Orient dont il est probablement originaire et dans de nombreux pays chauds.

Le mot est d’origine sémitique. Dans les langues indo-européennes, on atteste en mycénien kumino et en grec to kuminon ; le latin cuminum est emprunté au grec. En français, on trouve notamment les formes « cumin », « coumin », « comin », « commin ».

Le mot figure dans des fabliaux du Moyen Âge, et un ménagier donne la recette de la cominee de poulaille, un ragoût de poule au cumin.

Le cumin est probablement originaire du bassin méditerranéen, dans la vallée du Nil ou dans l’Asie Mineure, puisqu’on peut retracer en Égypte son utilisation il y a au moins cinq mille ans. Chez les Égyptiens, le cumin avait des vertus médicinales.

De plus, les tombeaux des pharaons étaient parsemés de graines de cumin par les membres de leur famille.

Les Hébreux ont utilisé cette graine comme moyen de dîme dans les églises.

D’après d’anciens écrits, tels que la Bible, le cumin servait de monnaie d’échange pour payer des dettes ; et le cumin était battu au fléau.

Au Moyen Âge, les serfs l’utilisaient comme monnaie d’échange pour s’affranchir. En ce temps-là, le principal mets au cumin était le poisson. Selon Pline, il permet d’ouvrir l’appétit.

Dans la Rome antique, cette plante était très précieuse et mise sous garde. Elle faisait partie des épices recherchées par les explorateurs lors de leurs expéditions vers l’Inde et l’Afrique du Nord, pour la semer dans les jardins royaux.

L’Inde était le théâtre de harems où les femmes se droguaient en fumant de la cardamome, des clous de girofle et des grains verts de cumin.

Par la suite, le cumin, encore pris comme une drogue, était placé dans une feuille d’or ou d’argent repliée et placée dans la joue pour le mélanger à la salive ; son huile essentielle est narcotique à haute dose.

Toujours en Inde, les marchands offraient des grains de cumin à grignoter pendant que les clients regardaient la marchandise offerte. Même en Allemagne, le cumin servait de gage de fidélité et de symbole pour prouver sa loyauté à son fiancé.

Il fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou début du IXe siècle).

Au Moyen Âge, un petit sachet de graines porté sur soi protégeait du mauvais sort et des sorcières.

Dans l’Antiquité, le cumin servait aux médecins et aux sorciers des villages égyptiens et grecs, car il entrait dans la composition de drogues à ingérer.

Dans le Piémont, à l’abstention du fiancé, pour assurer sa fidélité, il devait boire un vin au cumin pulvérisé et manger du pain au cumin.

Le cumin était en usage en médecine ; sa graine était réputée faciliter la digestion (Cf. Boccace, Décaméron, huitième journée, nouvelle IX : le médecin joué). Cette épice prise en apéritif avait un effet apaisant contre les troubles digestifs, les coliques et les ballonnements.

Le cumin a toujours été associé à l’avarice parce qu’il était l’épice des riches.

Le nom de Marc Aurélius a même été quelquefois remplacé par Cuminus.

Le cumin entre dans la composition d’aromates très différents comme le curry, le chili et le garam masala (mélange d’épices traditionnelles du Nord de l’Inde), mais il est à ajouter modérément aux plats préparés, car en grande dose son goût est fort, sa saveur chaude, piquante et âcre.

Le cumin incorporé dans les fromages gouda et edam est en fait du « cumin de Hollande » autrement dit du carvi.

À travers les âges, les potages, le pain, la volaille et le poisson ont été cominés, principe qui consistait à incorporer ou badigeonner ces plats de cumin.

D’autres idées de plats dans lesquels le cumin peut être ajouté sont les tajines du Maroc, le couscous au poisson tunisien, le lablabi, les merguez et le ras-el-hanout, et le gaspacho et empanadas d’Amérique centrale.