1er jour de Ventose

Jour du Tussilage. 19 février.

C’est aujourd’hui, 1er ventôse, que le calendrier républicain a choisi de célébrer le TUSSILAGE.

Seule plante de son espèce, le TUSSILAGE fait partie des plantes pectorales les plus utilisées en phytothérapie.

Tussilago farfara, le Tussilage ou pas-d’âne est une espèce de plantes herbacées de la famille des Asteraceae (Composées), la seule espèce encore acceptée du genre Tussilago.

C’est une plante vivace à rhizomes. Elle est typique des sols instables riches en bases : terrains vagues et remués.

Le tussilage est aussi appelé pas d’âne, allusion à la forme de sabot de ses feuilles.

Autrefois, appelée au Moyen Âge par les Romains « Filius ante patrem », signifiant le « fils avant le père », parce qu’elle a la particularité de fleurir bien avant la feuillaison.

« Tussilago » provient du latin tussis, « toux » et de agere, « chasser », allusion à ses vertus médicinales.

« farfara » viendrait du nom d’un peuplier dont les feuilles sont ressemblantes.

Tussilago farfara est une plante vivace de 10 à 30 cm, géophyte dont la souche est composée de rhizomes très courts. La floraison apparaît de février à avril, avant la feuillaison. Pollinisée par les insectes, elle est ensuite dispersée par le vent. Le tussilage est une espèce pionnière. Les feuilles sont toutes basales, pétiolées et polygonales, montrant un feutrage blanc à la face inférieure et un vert clair sur la face supérieure. Ces feuilles peuvent atteindre 20 cm de diamètre. Elles apparaissent après la floraison, et feuilles et fleurs ne sont pas présentes en même temps.

Les fleurs, capitules jaunes solitaires de 12–15 mm de diamètre, sont dressées sur des hampes aux écailles pourprées, demi-embrassantes et couvertes de poils cotonneux. Les hampes se penchent après la floraison. Les fruits sont des akènes munis d’une aigrette à la manière des astéracées.

Il est possible de confondre Tussilago farfara avec le pissenlit ou certaines espèces du genre Petasites. En effet ces dernières voient leur floraison apparaître bien avant la feuillaison, mais leur limbe est plus sinué et denté et est vaguement rond ou triangulaire (autrefois, le genre Tussilago comportait ces espèces mais elles appartiennent maintenant au genre Petasites). On peut aussi confondre les tussilages avec les Adenostyles aux grandes feuilles cordiformes irrégulièrement et simplement dentées.

Tussilago farfara est cultivée en tant que plante ornementale ; elle est utilisée comme plante alimentaire et médicinale.

La feuille contient du mucilage (6 à 10 %), une résine, du tanin, une huile essentielle, de l’inuline, de la vitamine C, des sels minéraux (Ca, Mg, P, K, Na, S, Fe, Si), des alcaloïdes pyrrolizidiniques (senkirkine majoritaire, sénécionine) et une substance antibiotique.

La fleur, quant à elle, contient des flavonoïdes (rutoside, hypérine, quercétine, kaempférol et leurs glucosides), environ 8 % de mucilage (composé de polysaccharides), 10 % de tanins, des alcaloïdes pyrrolizidiniques (senkirkine majoritaire, sénécionine à l’état de traces), un ester sesquiterpénique (tussilagone), de la vitamine C et du zinc.

Toxicité

On sait que la plupart des alcaloïdes pyrroliziniques sont hépatotoxiques et mutagènes et que les plus toxiques d’entre eux sont les diesters macrocycliques. Or la senkirkine du tussilage est précisément un macrocyclique.

Les rats nourris à forte dose de fleurs de tussilage développaient un sarcome du foie (pour 8 sur 12 d’entre eux). La senkirkine injectée à des rats induisait des tumeurs hépatiques.

La présence de senkirkine invite certains à proscrire l’usage régulier de tussilage.

Teinture

Les feuilles du tussilage teignent la laine en jaune-verdâtre avec de l’alun et en vert avec du sulfate de fer.

À Paris, la feuille de tussilage peintes sur la porte servaient d’enseigne aux apothicaires.

Mythologie

Les Koropokkuru (homme sous les pétasites en langue aïnoue) sont des « lutins » de la mythologie aïnoue, population aborigène vivant au nord du Japon et à l’extrême est de la Russie. Ces êtres mythologiques habitent sous terre et dans les tiges des feuillages du tussilage et des pétasites. De la taille d’un pied d’enfant, ces « lutins » sont à proprement parler des kamuys (« esprits » en langue Aïnue) végétaux. Établis dans les forêts, ils apparaissent au voyageur perdu pour le guider sur sa route.

Date de dernière mise à jour : 20/02/2023