7ème jour de Pluviose

Jour de l'amadouvier. 26 janvier

Fomes fomentarius, l’amadouvier, aussi polypore allume-feu ou fomes allume-feu, est une espèce de champignons basidiomycètes lignicoles de la famille des Polyporaceae.

Son nom français renvoie à l’amadou, mot d’origine provençale qui signifierait « amoureux », allusion à sa disposition à « s’enflammer».

Le nom de genre vient du latin fomes, « amadou ». Il dérive, comme l’épithète spécifique fomentarius, du latin fomentum, lui-même issu de fovere, « chauffer », traduisant ses usages millénaires d’allume-feu.

Le chapeau, de 10 à 40, voire 50 cm de large, et de 10 à 20 cm d’épaisseur, en sabot de cheval, gris pâle, blanchissant, avec une marge crème à brun noisette est en réalité une concrétion de multiples chapeaux empilés les uns sous les autres. Ils sont ainsi gravés de sillons concentriques délimitant des bourrelets de taille croissante en allant vers la base, indiquant chaque nouvelle fructification.

Il n'y a pas de pied, le champignon pousse en console. La chair est subéreuse, très difficile à couper, de couleur fauve à brun foncé. La croûte est épaisse, très coriace, gris noirâtre et brillante à la coupe. Les exemplaires frais dégagent une odeur de pomme.

C’est un redoutable parasite de divers feuillus : hêtre, platane, frêne, bouleau, peuplier, chêne ou marronnier, et autres. Il se fixe sur des arbres faibles ou blessés, produit une pourriture blanche et finit en quelques années par tuer son hôte.

L’amadouvier n’est pas comestible.

Connu depuis le Ve siècle av. J.-C., il a servi en médecine pour ses vertus cicatrisantes et hémostatiques.

Il était cueilli autrefois pour la fabrication de liqueurs amères.

On tire de sa chair spongieuse l’amadou. Ce matériau combustible était utilisé comme allume-feu dès la Préhistoire (« briquet préhistorique » identifié dans le sac du chasseur Ötzi) car il s’embrase facilement au contact des étincelles produites par la percussion de deux pierres. Cette pratique est également attestée en Chine impériale où l’amadou était employé pour allumer la poudre noire « des feux d’artifice et des arquebuses. Après broyage, on ajoutait du salpêtre (nitrate de potassium) et du chlorate de potassium. Il suffisait alors de générer une étincelle en percutant un silex contre une marcassite ou de la pyrite pour ranimer le feu couvant. Progressivement, les percuteurs en acier vont remplacer la pyrite du briquet à silex. Le briquet à silex a perduré en France jusqu’en 1914, avec des artisans « amadoueurs » en Gironde ainsi qu’à Niaux, dans l’Ariège».

Jusqu’au XIXe siècle, les jeunes amadouviers étaient ramollis par un séjour plus ou moins long dans une cave ou un lieu frais, dépouillés de leur écorce, coupés en tranches minces et battus au maillet, avant d’être séchés afin d’obtenir une masse feutrée servant d’hémostatique non astringent pour arrêter les hémorragies légères. D’où son appellation agaric des chirurgiens ou d’amadou des chirurgiens appliqué directement sur les plaies par exemple lors de la guerre de 1870.

Date de dernière mise à jour : 26/01/2023