28ème jour de Pluviose

Jour du Cyclamen. 16 février.

Les Cyclamens sont un genre de plantes vivaces tubéreuses de la famille des Primulacées, comportant plus d’une vingtaine d’espèces botaniques.

Le nom vulgaire en usage pour désigner ces plantes reprend le terme scientifique.

Cyclamen purpurascens remonte jusqu’en Europe centrale. Cyclamen somalense pousse dans le nord-est de la Somalie. Quant à Cyclamen persicum, il est à l’origine des cultivars non rustiques au feuillage ou aux fleurs variés, vendus sous le terme générique de « cyclamen de fleuriste ».

Le nom Cyclamen est la transposition du mot grec κυκλάμινος, (cercle ou couronne). Les cyclamens sont des géophytes, à gros tubercule arrondi et aplati, en forme de petit pain.

Les feuilles se développent en rosette basilaire de laquelle émergent les fleurs gracieuses portées par une tige mince. Leur face supérieure est souvent marbrée de blanc avec, dans sa partie centrale, un motif en « sapin de Noël ». La face inférieure des feuilles de plusieurs espèces est pourprée. On suppose que cette couleur, servant de calorifère, capte la lumière qui traverse la feuille et la transforme en chaleur. Les feuilles disparaissent en été, sauf chez Cyclamen purpurascens et Cyclamen colchicum.

Le genre Cyclamen est remarquable par le fait que pratiquement chaque mois de l’année, il y a des espèces en fleur.

Les fleurs sont rouges, roses, blanches ou panachées, et sont abondantes. Celles de certaines espèces, dont le cyclamen des Alpes, Cyclamen purpurascens, répandent un parfum agréable.

Après fécondation, le pédoncule floral se tord en tire-bouchon à partir de son sommet.

La capsule fructifère, qui mûrit sur le sol, libère de grosses graines recouvertes d’un mucilage sucré, qui sont dispersées par les fourmis.

Pendant l’Antiquité, le cyclamen était surtout connu en Occident pour ses vertus thérapeutiques : il contient un puissant toxique purgatif.

Les Romains appréciaient le cyclamen pour sa floraison, son parfum et sa discrétion.

Le cyclamen fut introduit en Europe au XVIe siècle, et fut cultivé dans les jardins botaniques de la reine Élisabeth Ire d’Angleterre.

Délaissé au XVIIIe siècle, durant lequel il fut plutôt considéré comme une plante de collection, le cyclamen est revenu en vogue à partir du XIXe siècle, dans le cadre du courant romantique.

Le Cyclamen a par la suite connu une très grande vogue en Savoie à la fin du XIXe siècle.

Son succès a commencé dans le massif des Bauges par de petits bouquets que les plus démunis des Baujus vendaient aux touristes de passage.

Très vite, l’idée de ce petit bouquet qu’on ramène pour soi en souvenir d’une excursion à la grotte de Bange ou au col de Leschaux, tout en faisant œuvre de bienfaisance, fait son chemin. Un commerce s’organise non loin dans la ville d’Aix-les-Bains où des vendeuses s’installent sur le parvis de thermes, un panier à la main, pour vendre leurs petits bouquets aux curistes. Des kiosques leur succèdent puis les fleuristes se lancent également et finalement la fleur s’impose à tous les coins de rues.

Guido Gonin, résident aixois déjà connu pour ses gravures de mode, s’empare du dessin de la fleur pour enjoliver de nombreuses réalisations graphiques qu’il conçoit dans la ville (affiches, éventails, cartons d’invitation, cartes postales ou encore pages de couvertures de journaux et de revues).

Le 30 août 1905, la mode du cyclamen est consacrée par une fête du cyclamen qu’organise le casino d’Aix-les-Bains. Ce jour-là, chacun est tenu d’arborer des cyclamens, au corsage ces dames, à là boutonnière ces messieurs.

Dans le langage des fleurs, le cyclamen symbolise la tendresse et le fort attachement. Le cyclamen est la fleur idéale que l’on offrait pour manifester sa jalousie, son fort attachement avec délicatesse. Dans le code amoureux, le cyclamen symbolise la durée et la sincérité des sentiments. C’est un geste subtil et silencieux. Particulièrement lumineuse et agréable à regarder, cette fleur souligne l’aspect sublime de la personne aimée.

L’Église catholique y voyait le symbole du cœur de Marie saignant sur la Terre, et cette symbolique a été reprise par les peintres flamands.

Le cyclamen ne supporte pas de rester enfermé : il faut le sortir très souvent, sur le rebord d’une fenêtre, sans craindre les températures fraîches, voire très fraîches. Il doit cependant être rentré lorsqu’il gèle. En ce qui concerne l’arrosage, il ne faut pas laisser d’eau dans la soucoupe ou le cache-pot : il n’apprécie pas l’excès d’humidité, qui favorise le pourrissement. Enfin, au fur et à mesure que les fleurs fanent, il faut les ôter, en tirant sur la tige d’un coup sec.

Les cyclamens contiennent de la cyclamine, une saponine triterpénique, dont la plus haute concentration est présente dans le tubercule. L’ingestion de cyclamine provoque une irritation caractérisée par d’intenses nausées et vomissement.