14ème jour de Brumaire

Jour de l’Endivo en provençal et de l’Endive en hexagonal.

L’endive (Cichorium intybus L. var. foliosum Hegi), nom commun de la chicorée de Bruxelles ou chicorée Witloof, appelée aussi chicon dans le Nord de la France, au Luxembourg et en Belgique, est une variété de chicorée amère (Cichorium intybus), plante bisannuelle de la famille des Astéracées, mais différente de celle qui donne la chicorée à café (Cichorium intybus var. sativum).

Cette chicorée vivace à « nombreuses feuilles », comme son épithète sub-spécifique le précise, est surtout cultivée comme une plante annuelle pour ses « chicons », pousses blanchies obtenues par forçage et consommées comme légumes crus ou cuits.

Contrairement à ce que son nom usuel pourrait laisser croire, cette salade n’est pas une variété issue de l’« endive vraie » des botanistes, une espèce voisine nommée Cichorium endivia L. qui donne les chicorées scaroles et frisées.

Dans son Dictionnaire universel d’agriculture et de jardinage, de fauconnerie, chasse, pêche, cuisine et manège de 1751, La Chesnaye mentionne une méthode particulière de culture de la chicorée sauvage inspirée de la culture du champignon en France : dans des caves sombres, les racines sont recouvertes de trente centimètres de fumier et, après vingt-cinq jours, des feuilles blanches apparaissent ; c’est la barbe de capucin, plus amère encore que l’endive, encore cultivée de nos jours dans la banlieue lilloise. Sa culture, au contraire de l’endive, est restée totalement traditionnelle.

L’endive est un des légumes les plus récents.

La légende veut qu’elle fût « inventée » vers 1830 dans la vallée Josaphat à Schaerbeek. On l’attribue parfois à un paysan qui aurait voulu dissimuler sa récolte dans une cave obscure pour éviter l’impôt.

Vers 1850 ce fut le jardinier en chef du jardin botanique de Bruxelles, Franciscus Bresiers, qui en systématisa le forçage en cultivant la racine de chicorée en hiver, à l’abri de la lumière et du gel.

Des feuilles blanches se développent alors en repousses très compactes, qui justifient son nom flamand de witloof (feuille blanche). Ce secret de fabrication se répand dans la banlieue de Bruxelles où il reste localisé pendant près de vingt ans.

En 1873, Henri de Vilmorin la rapporta de l’Exposition internationale d’horticulture de Gand et la présenta à la Société nationale d’horticulture de France en 1875. Le premier cageot fut vendu aux halles de Paris en 1879 sous le nom d’« endive de Bruxelles » et le nom lui resta. En France, la production se développe dans le Nord-Pas-de-Calais après la Première Guerre mondiale puis dans les années 1970 avec la mise au point par l’INRA d’un procédé de forçage industriel. Ce succès atteint alors les pays voisins, surtout après la Seconde Guerre mondiale.

Une sorte de cette espèce, très renommée dans la région, est le chicon de Saint-Symphorien, village de l’entité de Mons, qui donne son surnom aux habitants et à son équipe de football : les chiconniers.

Consommée crue ou cuite, en salade ou en légume, voire en potage, cette plante connaît aujourd’hui une renommée mondiale.

La chicorée witloof est une espèce allogame bisannuelle ayant une bonne résistance au froid.

Comme les chicorées sauvages, c’est une plante herbacée robuste, plus ou moins pubescente. Les inflorescences sont des capitules formés de fleurs bleues. Les fruits (akènes) sont surmontés d’une couronne de poils écailleux très courts. La racine est pivotante, riche en inuline.

Date de dernière mise à jour : 12/11/2022